A l’origine de ce projet, il y a un coup de coeur pour Les Bonnes, de Jean Genet. Jouée pour la première fois en 1947, cette pièce raconte l’histoire de deux servantes, Solange et Claire, qui, quand Madame leur maîtresse est absente, mettent en jeu son assassinat. Les Bonnes de Jean Genet nous propose deux rapports au monde. Il y a les bonnes, qui font pour que d’autres n’aient pas à faire, dont le corps est « en service ». Et il y a leur maîtresse, dont la seule action est la parole. Mais dans ce monde immobile, quelle est la possibilité de changement ?

Et si les bonnes qui connaissent cet espace, qui en ont aspiré, lavé, essuyé chaque recoin, prenaient les rennes ? Quels nouveaux mondes inventeraient-elles ? C’est ce cadeau que fait Jean genet à Solange et Claire : être des créatrices. En l’absence de Madame, elles s’adonnent à une cérémonie, durant laquelle elles mettent en scène leur quotidien de domesticité et s’autorisent à le modifier et à le sublimer.

La compagnie Quai n°7

Fondée en 2016 à Strasbourg, Juliette Steiner en est la directrice artistique. Aujourd’hui la compagnie est une plateforme de rencontres pluridisciplinaires et désire s’implanter sur le territoire et s’y impliquer en tant qu’acteur culturel sur le long cours. La pédagogie et la transmission des arts de la scène sont des envies majeures de Quai n°7 qui propose, autour de ses spectacles, des laboratoires de recherche s’adressant à des publics de tous les horizons.

Le texte : un matériau subversif qui se construit au plateau

« Sur ce projet, j’ai [Juliette Steiner, metteuse en scène] demandé à l’auteur québécois Olivier Sylvestre de développer du matériel à partir du travail fait au plateau, créant ainsi un dialogue entre nos deux écritures, scénique et textuelle. […] Sur ce nouveau projet, le fait de travailler avec cet auteur touche-à-tout, à partir des matières qui émergeront du plateau, me paraît une évidence et une nécessité. »